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10/01/2014

Valls-Dieudonné : un show politico/médiatique

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...dont on ne peut pas être dupe :

 


 

Six réflexions en marge du tapage de l'affaire Dieudonné, qu'il faut appeler désormais : ''l'affaire Valls-Dieudonné'':

 

1. Nous vivons dans une surexcitation ambiante, artificielle et dont tout le monde est complice : les réseaux ''sociaux'' surexcités en permanence, les policitiens qui jouent de cette surexcitation, et les provocateurs dont la surexcitation est le gagne-pain !  Les provocateurs sont condamnables (Dieudonné n'en est qu'un exemple-limite) ; mais ne soyons pas dupes des politiciens – et, comme nous y invite le cardinal Vingt-Trois, ne cédons pas à la surexcitation.

 

2. A force de monter des coups à très court terme (que l'opinion voit comme des enfumages), et d'obliger les institutions à valider ces coups, l'exécutif est en train de tout démolir. Dernière victime : le Conseil d'Etat ! Le voir rendre un arrêt en quelques heures alors que normalement il lui faut six mois, ça donne l'impression que le Conseil n'est plus le contrepoids de la République – et qu'il a été, lui aussi, carbonisé par le court-termisme politico-médiatique. Le gouvernement croit se servir de Dieudonné pour faire oublier les chiffres dévastateurs du chômage ; il s'enlise ainsi (et il enlise la République) dans le non-sens du spectacle et le règne nihiliste du clown : le nain juché sur le portique de l'instant, et qui cligne de l'oeil.

 

3. Raison garder ! Quoi qu'on pense du régime de François Hollande, on ne doit pas se mettre à tout mélanger du moment que ça prétend être ''contre le système ''. D'abord, qu'est-ce que le ''système'' ? Et au nom de quoi mélanger des thèmes qui n'ont rien de commun ou qui se contredisent : la défense de la famille (LMPT), les intérêts des productivistes agro-alimentaires (bonnets rouges), la situation des PME, et... la phobie ''anti-sioniste'' ! Qu'on ne prétende pas que ''ça converge'', que quasiment ''c'est la même chose'', et qu'à cela s'ajouterait la ''défense de la communauté catholique''... Si l'on commence à tout confondre, c'est la fin des haricots.

 

4. Dieudonné est un bouffon. C'est même le bouffon du roi, si le roi aujourd'hui est le système politico-médiatique. Car Dieudonné fait fonctionner ce système, et rend service au pouvoir en polarisant l'actualité sur la quenelle alors que les chiffres du chômage sont terribles... Et le pouvoir lui aussi fait fonctionner le système, en surpuissance, par sa façon de starifier le bouffon Dieudonné... Parlez avec les gens qui forment le public de Dieudonné : ce qu'ils refusent sous le nom de ''système'', c'est (déclarent-ils) qu'on leur dise ''ce qu'il faut qu'on pense'' ; formule creuse, d'autant que ces gens acceptent le jeu médiatique qui ne dicte pas ''ce que tu dois penser'', mais ''comment tu dois fonctionner'' : et ''fonctionner'' veut dire ''réagir''. Et réagir à quoi ? Aux influx artificiels qui viennent – en permanence – du système médiatique, et qui se substituent à ce que chacun pourrait penser par lui-même...

 

5. Le bouffon Dieudonné, érigé en ennemi public n°1 par le gouvernement ! Constatons une fois de plus la place, ahurissante, que les soi-disant humoristes ont pris dans la société actuelle qui est une société du spectacle. Leur ''humour'' n'en est pas un, puisque ces ''humoristes'' sont incapables de distance envers eux-mêmes (ils se prennent dramatiquement au sérieux) ; leur importance ubuesque (ce qu'on a appelé la ''tyrannie du rire'') a pour effet de dissoudre et de pulvériser le politique, le culturel et le spirituel : tout ce qui n'est pas la marchandise... Quand il croit se servir de cette bouffonnerie pour une diversion à court terme, le pouvoir politique participe à la destruction du politique. Quos vult perdere Jupiter dementat.

 

6. Face à cette spirale du non-sens, les catholiques ont un rôle à jouer. Ils ne doivent pas se laisser gagner par le mimétisme et par la recherche de boucs émissaires, tentation diabolique que René Girard a décrite dans ses livres. Les catholiques ne doivent pas se laisser piéger. Leur mission est de faire connaître le Christ à la terre entière : surtout quand la terre entière débarque dans l'Hexagone...



 

16:53 Publié dans Idées, Société | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : dieudonné, valls

Commentaires

CONSEIL D'ETAT

> Concernant le Conseil d'Etat, vous parlez de court-termisme et d'une sorte de prise en otage de cette haute juridiction. S'agissant d'une procédure de référé, tout droit sortie de la procédure du meme nom devant les juridictions civiles françaises et qu'on appelle autrement "procédure d'urgence", vous vous égarez quelque peu. Le but de cette procédure est de prononcer des mesures provisoires+ dans l'urgence+ dans des situations appelant une réaction de la justice face à des faits susceptibles de porter atteinte gravement à des droits fondamentaux de lapersonne ou de troubler gravement l'ordre public.
La décision sur le fond ne surviendra qu'après, quitte à statuer que contrairement à toute apparence ayant conduit à une ordonnace de référé en un sens, il faille dénier en sens contraire par exemple le caractère attentatoire à la dignité humaine du fameux spectacle.
Il est normalement statué à juge unique, dans un délai d'un mois ou de 48h selon le cas. En droit civil, il existe meme un"référé d'heure à heure" qui doit se prononcer dans la journée de la saisine du juge, y compris dimanche et jour férié... L'argument en outre de Dieudonné selon lequel il n'aurait pas eu les moyens de préparer sa défense n'est donc pas recevable (en outre il savait déjà qu'il y aurait une procédure de ce type!)
Pour le cas de dieudonné , la liberté d'expression et les atteintes à la dignité des personnes à raison de leur judéité étant en jeu, il s'agissait d'une procédre de "référé-liberté", avec ordonnance rendue sous 48h. Ca n'empeche pas de trancher en moins de 24h, surtout avec la rapidité des moyens de communication et d'édition des décisions de justice. La rapidité de l'appel repose aussi sur le fait que l'intéret d'une bonne administration de la justice mais aussi le caractère attentatoire à la paix publique exigeaient une décision rapide. De la sorte les autres référés en cours à Tours ou ailleurs sont "cadrés directement" par le juge ultime: le Conseil d'Etat.
A part ça j'ai parlé récemment de "gesticulations juridiques", et je vois que nous sommes d'accord. Donc en quelque sorte la justice administrative peut etre considérée comme instrumentalisée, mais il ne faut pas grossir la chose; il sont indépendants et assurés d'une belle carrière en tout état de cause; donc rien non plus à prouver à qui que ce soit, surtout s'agissant des membres du Conseil d'Etat.
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Écrit par : christophe b / | 10/01/2014

EN EFFET

> en effet ne restons plus dupes à en devenir "énerver le plus calme"... Valls joue sa place en politique ; joue sa carte sur Dieudonné ! Triste de choisir Dieudonné! Comment ne pas réagir! Pour moi quelque soit l'idée politique et religieuse je trouve plus sain et intelligent de garder , si reste de droits il y a , le droit de liberté de penser comme chante si bien Pagny ; ces humoristes que j'écoute ? Alors combien sans oublier les guignols tous les jours pourquoi ne pas y toucher après ? Laurent Gerra qui me fait tant rire car si proche pour ne pas dire vrai , exemple quand il imite notre Président et sa boîte à outils ? C'est du vrai : on l'a entendu et vu ! Il m'a fait rire lui-même quand il a parlé de sa boîte à outils , ce sont des termes utilisés par les formateurs parfois pour que professionnels comprenions ! Puis nous ?... ouvrez les yeux ! La liberté de penser et d'exprimer est écaillée , depuis un moment sur notre quotidien de vivre...
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Écrit par : pann / | 10/01/2014

BLACK BLANC BEUR

> On aurait presque envie de dire :
« Manu, c’est bien fait pour toi et toute la classe politique. Qui sème le vent récolte la tempête. Vous vous êtes bien pris les pieds dans le tapis avec cette histoire. »
Depuis trente ans, on instrumentalise l'immigration sans assimilation pour faire une France de la "diversité" et on accuse ce qui reste de péquenots ou de titis parisiens d’être d’affreux racistes et de refuser la super France déracinée à leur image, le tout en refusant de voir qu’une part non négligeable de cette diversité, attirée par l'Islam sympathise avec la cause palestinienne, contre le "sionisme" et qu’elle ne fait pas une différence bien nette entre antisionisme et antisémitisme.
Dans le même temps, on a considéré celui-ci comme un racisme de nature différente (comme le montre le nom même de la LICRA, contre le racisme ET l’antisémitisme), ce qui ne pouvait qu’exaspérer les autres victimes de discrimination, à l’embauche, par exemple
Et bien voila, ils voulaient de la France Black-Blanc-Beur, ils l’ont. Devant les salles où Dieudonné devait se produire. C’est malin !
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Écrit par : Pierre Huet / | 10/01/2014

PAS D'ACCORD

> Vraiment un très très beau billet.

Mais pour le Conseil d'Etat, moi non plus je ne suis pas d'accord. Il a vraiment fait ce qu'il devait faire. J'ai eu la chance d'avoir Bernard Stirn comme professeur; c'était un grand monsieur, et le droit public incarné.
Non, ce qu'il ne fallait pas, c'est que le gouvernement fasse interdire un spectacle.

Je ne suis pas d'accord non plus pour le rire; celui ci ne dissout et ne pulvérise que ce qui ne tient pas le coup, et qui de toutes façons aurait disparu. C'est très salutaire.
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Écrit par : Haglund / | 10/01/2014

HOLLANDE

> je ne sais si vous avez pris connaissance des voeux présidentiels aux représentants des cultes, mais il semble qu'on puisse attendre davantage de respect des sensibilités relgieuses dans l'expression sociale ET démocratique.
La laicité n'est pas un cache-sexe pour d'autre formes d'intolérance, dont nous avons eu hélas le triste exemple l'an passé, et dont j'ai toujours du mal à comprendre qu'on ait pu en arriver là (sans réaction du Président non plus). http://www.elysee.fr/declarations/article/v-ux-aux-autorites-religieuses-5/
"les représentants des religions contribuent à la vie spirituelle, sociale, morale de notre pays. L'Etat doit savoir ce que les religions ont à dire sur les grands sujets, qui peuvent etre aussi des sujets économiques, sociaux et internationaux."
"La laicité n'est pas un point de clivage entre nous. C'est un point de rassemblement. C'est la règle commune qui nous permet de vivre ensemble. La laicité, je le répète sans cesse, protège la liberté de croyance et de conscience. "
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Écrit par : christophe b / | 10/01/2014

PENDANT CE TEMPS

> pendant ce temps cette nouvelle provoque peu d’intérêt http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/01/09/l-europe-en-grave-deficit-d-abeilles-pour-polliniser-ses-cultures_4345742_3244.html
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Écrit par : chrétien de gauche / | 10/01/2014

EN EFFET

> Malgré la fin, qui incite à faire connaître le Christ alors que je n'ai pas trouvé son adresse dans les pages jaunes du sauveur de l'humanité, vous avez bien résumé la situation.
En effet, en agitant la quenelle, on oublie que beaucoup n'ont pas les moyens de connaître ce repas (certes peu coûteux) qu'on utilise aujourd'hui pour un geste qui aura mis dix ans avant d'être réprouvé, ce qui fait bien rire, mais qui hélas est utilisé à des fins également douteuses (devant le portrait d'Anne Franck, on voit de suite que ça devient un geste antisémite plutôt qu'antisystème, mais, pour paraphraser un mot d'un dessinateur qui s'est perdu dans l'argent, "c'est dur d'être aimé par des cons" si on estime tout au moins que Dieudonné n'est pas le néonazi que les médias penseraient.

Effectivement, il y a beaucoup de problèmes depuis longtemps en France, masqués par des faits de sociétés complètement dérisoires.
Mais je ne dirais pas le mot chômage, car j'estime que si beaucoup le subissent, il n'est en rien obligatoire d'aller travailler, surtout dans une société sans but et sans avenir. Travailler au sens de la société, pas au sens social. Car pour exister, il faut un travail rémunéré. De facto, si on fait des choses non rémunérées, on est classé comme sans travail.

Mais les chrétiens doivent aussi comprendre que, si l'analyse ci-dessus est bonne, il n'en reste pas moins qu'elle est aussi sabordée par cette connaissance du Christ qui serait la résolution de tout. Or, il y a de cela des siècles, on a essayé, et on peut dire qu'il y a eu de la purge dans les populations. Donc si vous voulez vraiment aider votre prochain, abstenez-vous de parler du Christ, la ou les personnes que vous aiderez y viendront de leur plein gré ou pas. Rappelez-vous que l'Eglise a toujours été du côté du plus fort et que les contestations de cette position ne sont le fait que de gens d'Eglise non coalisés mais parlant en leur nom personnel. En ce sens, c'est d'eux dont je peux m'inspirer parfois, certainement pas du Vatican.
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Écrit par : Au fond près du radiateur / | 10/01/2014

D'ACCORD

> 6 fois d'accord à 100 %, y compris sur l'instrumentalisation politicienne du conseil d'Etat. Les explications de christophe b sont justes, mais en théorie seulement. En pratique, une décision en 42 mn par un juge dont il est probable qu'il avait assuré préalablement Valls de sa diligence.
Du grand Barnum politico-médiatique.
Si Patrice est d'accord, un peu d'autopromo avec ma chronique Radio Espérance sur le sujet :
http://www.radio-esperance.net/?radio=antenne-principale&media=audio&option=reecouter&date=20140110&id=0014ae30

@ Pierre Huet

> C'est exactement ce qu'a dit mon fils hier en découvrant le public de Dieudonné sur BFMTV : "En fait son public c'est la France black-blanc-beur"

@ PP

> Excellent "le régime de Hollande". Jeu de mot volontaire avec son embonpoint revenu ?
Dans le régime de Hollande, la Res Publica est non seulement confisquée par une secte, mais encore devient-elle affaire de quenelle, et maintenant de braguette.
Lu dans la presse aujourd'hui : "de nombreuses réunions aujourd'hui à l'Elysée" pour déminer l'affaire de braguette fraîche et de croissants au beurre.
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 10/01/2014

PAS D'ACCORD

> Guillaume de Prémarre exagère le caractère théorique de ma remarque. Des référés, il en est rendu des milliers chaque année entre le civil et l'administratif. Le coté rapidité de ces procédures de référé ne doit pas vous inciter à croire que c'est de la justice expéditive comme le laisse entendre le camp Dieudonné, ni que c'est de la justice-minute donc baclée.
D'ailleurs une autre remarque: par principe le juge des référés, c'est le président de la juridiction saisie (TGI, TA, ou le président de la section du contentieux au Conseil d'Etat), donc une longue et sérieuse carrière dans les jambes... Le juge des référés peut etre par délégation un magistrat du tribunal concerné (délégation du juge "de droit" des référés) Soyez donc assurés qu'en tout état de cause ce n'est pas un perdreau de l'année.
S'agissant de M. Stirn, il se trouve que je l'ai connu à la fac de droit. Il n'est pas du genre à tortiller des fesses pour faire droit meme pour les beaux yeux verts d'un ministre de l'intérieur.

CB


[ PP à CB - Oui, mais écoutez les débats à la radio et lisez les tribunes des quotidiens : beaucoup de spécialistes trouvent étrange ce qui s'est passé jeudi. On ne peut pas écarter ces interrogations en invoquant les manuels de droit public... ]

réponse au commentaire

Écrit par : christophe b / | 11/01/2014

@ PP :

> Les spécialistes ne trouvent pas étrange ce qui s'est passé jeudi au sens où le CE se serait mis aux ordres. Ils déplorent une évolution du droit public, ce qui est bien différent, et d'ailleurs classique. Ont ils raison ? C'est bien complexe, et l'avenir nous le dira. Mais il est clair que le CE avait à statuer sur une situation effroyablement envenimée par le pouvoir politique.
CB vous le dit comme je vous le dis : Bernard Stirn ne connait qu'une passion — le droit. Mais ce qui au delà des spécialistes de droit anime les débats sans qu'on ose aller au bout de l'insinuation, c'est cet élément : M. Bernard Stirn est juif. C'est même l'arrière petit neveu d'Alfred Dreyfus.
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Écrit par : Haglund / | 11/01/2014

@ Guillaume de Prémare :

> J'imagine que votre fils voulait dire qu'il y avait beaucoup de noirs et d'arabes ? Hélas oui. Il y en a beaucoup en banlieue, où Dieudonné fait un carton, faute d'issue pour toutes les colères rentrées. Mais black-blanc-beur, sûrement pas : si cet idéal avait prévalu, Dieudonné aurait disparu depuis longtemps.

Veuillez trouver ci dessous l'évocation d'une jeunesse assez différente, et demandez à votre fils ce qu'il pense de la photo du milieu de l'article. De jeunes gens blancs, bien coiffés, vêtus avec une élégance sobre et coûteuse :

http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/09/la-quenelle-divise-les-anti-mariage-gay_4345040_3224.html?xtmc=quenelle&xtcr=9

Pas d'angoisse sociale, manifestement. L'avenir est à eux.
J'ignore comment votre fils va les baptiser, ceux là. La France bien élevée ?
Pour moi, c'est la racaille des beaux quartiers.
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Écrit par : Haglund / | 11/01/2014

LA JUSTICE

> Oui patrice j'entends bien vos craintes (plutot que des interrogations), mais mettre en doute le rendu de la justice c'est faire le jeu de Dieudonné dans le cas d'espèce, ou des antidémocrates de tous poils. Ces mises en doute du Conseil Constitutionnel, du Conseil d'Etat, de la légitimité du simple mécanisme démocratique, ce n'est pas bon, surtout par les temps qui courent.
C'est pourquoi j'ai bien stipulé en appelant à prier pour François Hollande: "bien spécifiquement".
Pour revenir à Stirn ou à ses collègues, je crois qu'en dehors des bouquins dans lesquels vous me pretez d'avoir le nez exagérément enfoncé (sans rancune, je précise ^^), outre le fait qu'ils sont particulièrement expérimentés et peuvent apprécier des faits au regard de la loi en un temps assez concis, replacez vous dans le contexte d'urgence de cette procédure de référé et pensez au fait qu'il y a toute une tournée en jeu avec des intérets commerciaux aussi (à stopper plutot qu'à éplucher pour poursuivre a posteriori des faits antisémites), et pensez enfin à la publicité "préalable" donnée aux intentions contentieuses du ministre, Stirn et consorts disé-je ont largement eu le temps de penser aux dossiers à venir.
De toute façon, et ce de manière générale, un tribunal ne vit pas hors du temps; ses magistrats suivent l'actualité et en discutent pour ainsi dire quotidiennement devant un café ou dans l'ascenceur... Mais ça je vous concède qu'il faut connaitre le milieu pour le mesurer.

Donc je le redis, NON un référé ce n'est pas une procédure anodine et la rapidité de la prise de décision est fonction du sentiment que le juge se fait de l'urgence, des risques pour l'ordre public,... et de la complexité du dossier. Sachant qu'en tout état de cause en premier ressort les délais sont très cadrés et que l'intéret de la justice repose largement aussi sur la brièveté du recours en appel (ou en cassation, pour d'autres voies). Quel intéret y avait-il à examiner la validité d'un arreté d'interdiction du spectacle passée la date prévisionnelle dudit spectacle, puisque le référé, encore une fois ne tranche pas au fond sur l'atteinte à la dignité, mais sur la vraisemblance de cette atteinte et les troubles à l'ordre public.
Franchement, si Valls a effectivement encore "fait son bonhomme", j'en conviens avec vous, il n'empeche que le la diligence du Conseil d'Etat sur un dossier politiquement sensible, et juridiquement épineux, est tout à l'honneur de Bernard Stirn et du Conseil d'Etat. Faut pas sous-estimer l'indépendance d'esprit des conseillers d'état et leur sens des responsabilités. Ilssont quasi intouchables de jure et de facto. Ils ne se sont pas privés de recadrer De Gaulle par exemple.
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Écrit par : christophe b / | 11/01/2014

@ christophe b

> Je crois qu'il faut regarder l'affaire dans sa globalité et on ne peut isoler le volet judiciaire de la logique d'ensemble du spectacle hystérique que nous venons de vivre, à savoir ce "show politico-médiatique" décrit par PP.
Dans ce cadre, je pense qu'il y a un phénomène d'instrumentalisation/pression dont l'institution judiciaire est l'otage. Et elle se laisse prendre en otage.
Les juristes devraient s'inquiéter de ce phénomène, l'institution judiciaire devrait jouer son rôle de contre-pouvoir. Les plus hauts magistrats pourraient refuser de "jouer le jeu" et dire : "Nous refusons de statuer dans de telles conditions."
Il faut refuser cette logique d'information de masse qui cherche à maintenir en permanence l'opinion en état de choc pour la détourner des enjeux essentiels et l'empêcher de penser.
Où sont les contre-pouvoirs institutionnels dans cette société d'abrutissement des masses ?
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Écrit par : Guillaume de Prémare / | 12/01/2014

PEINE A COMPRENDRE

> Ce que j'ai plutôt peine à comprendre; c'est que l'on n'ait pas fait taire, bien plus tôt, un personnage qui tient des propos si opposés aux valeurs dont la République se réclame...et je ne comprends pas plus (ou plutôt que trop bien) pourquoi les valeurs de l'islam sont normalisées alors qu'elles sont diamétralement opposées à nos valeurs françaises, nos lois, les droits de l'homme...à moins que les seules valeurs qui aient cours, ne soient en monnaie sonnante et trébuchante !
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Écrit par : laurent / | 12/01/2014

FUMEE

> Et si la goutte d'eau n'était pas celle que l'on pense ?
Ce monsieur a déjà été condamné par le passé sans subir d'interdiction , alors pourquoi maintenant ? Serait-ce parce que son spectacle fait maintenant intervenir les zamis "François" et "Manu" ?
Crime de lèse majesté, le bouffon du roi n'aurait fait rire ni le roi ni son ministre ! Le nouveau roi, faute de pouvoir le condamner à mort, essaierai-t-il alors de lui couper les vivres ?
[ par contre , un rideau de fumée de plus sur les affaires sérieuses pour le peuple ! ]
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Écrit par : franz / | 13/01/2014

L'ISLAM ?

> Laurent, vous avez peur de l'Islam ? Expliquez pourquoi svp.
Le monde musulman est une force politique très faible. Les pays qui le compose ne valent rien et ne sont même pas capables de faire respecter leur souveraineté nationale : Afganistan, Irak, Syrie, Lybie, Etc.
Il n'y a donc pas vraiment à craindre d'ingérence étrangère (ou si peu) islamique.
En France, ceux ci n'ont aucun pouvoir. Certes ils sont nombreux, mais y'a t'il un seul ministre musulman ? Non. Au mieux, il y a Najat. Mais elle n'est pas musulmane. Ils sont aussi complètement sous-représentés dans les médias. Il y a bien Debbouze, mais bon : a ranger dans la catégorie des sociaux traîtres.
Les Musulmans ne sont pas non plus regroupés en communauté organisée. Ils ne possèdent pas d'associations pour les défendre à part quelques impostures genre LICRA ou SOS racisme qui leur ont fait beaucoup de mal.
D'un point de vue vue sociologique, ils sont "dans les chiottes de la sociétés" comme le dit Soral trop vulgairement. Vous voulez leur place ? Moi non.
Vu leur taux de chômage, il n'est pas certain qu'ils prennent notre travail non plus.

Enfin, il faudrait regarder de près la raison de cette immigration massive. Qui l'a voulue ? qui l'a organisée ? les musulmans ? non. Nos élites.

Parlons enfin des valeurs.
Il y a en France aujourd'hui une lutte sans merci entre le camp du Progrès et celui de la France traditionnelle. Pas entre la chrétienté et l'ouma.
Question fondamentale : qu'est ce qui est le plus éloignée des valeurs ? Les LGBTQI ou l'Islam ? C'est évidemment les LGBTQI, et c'est eux qui règnent.
Vous croyez l'inverse ? Serait-ce par ce que la télé vous a asséner à longueur de temps des images de méchants musulmans ? Aurait on réussi à vous faire croire que le salafisme risquait de gagner la France ?

Je vous crois assez représentatif de la vieille génération cher Laurent. Beaucoup de chrétiens se font avoir à ça.
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Écrit par : Tar Mineldur / | 13/01/2014

Haglund

> vous allez un peu loin quand vous prétendez qu'au fond sa judéité serait un problème.
Pour préciser un peu, le milieu de la justice n'échappe pas à l'esprit de caste (avocats, juges, policiers). Les experts qui ont prononcé leur oracle paranoiaque sont... des avocats et en premier lieu, dans le milieu de la justice donc, ils sont au moins autant convaincus qu'un juge ou un policier, d'etre l'âme de ce grand service public.
Ajoutez Bilger, ex parquetier AU CIVIL et AU PENAL, vous obtenez en plus le "clivage" entre juge administratif et juge judiciaire (le civil et le pénal). En fait, le juge administratif a la particularité d'etre "le juge de l'intéret général". Ce qui explique en droit français l'existence très fournie du droit public en ses diverses ramures, et avec son "principe d'autonomie", très marqué en droit des contrats publics.
En tout cas, Bernard Stirn, c'est un des conseillers d'Etat les plus brillants de sa génération et avec ca, d'une extreme pédagogie avec ses étudiants (les marchés publics, notamment, ;-) )
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Écrit par : christophe b / | 13/01/2014

@ Christophe b.

> je suis d'accord avec vous en tous points, et particulièrement pour votre dernier "considérant", car, même si je n'en ai pas fait mon métier, j'ai bénéficié de la pédagogie de Bernard Stirn, et il dépassait tout le monde de la tête et des épaules.
Pour le reste, croyez en ma vieille expérience : s'il n'avait pas été juif, son nom n'aurait jamais été prononcé; on aurait dit : "le Conseil d'Etat".
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Écrit par : Haglund / | 13/01/2014

Haglund,

> si Stirn devait etre cloué au pilori de la médisance ce serait pour un autre aspect de sa personnalité. En tout cas c'est un type très bien. Et son nom n'a été cité que pour autant, à mon avis, que tel ou tel commentateur supputait d'ores et déjà qu'il y avait maldone dans la décision rendue.
Le problème de fond reste ici pour la justice de l'emballement politico-médiatique autour d'un type qui fanfaronne en toute impunité (ou presque) depuis trop longtemps déjà. Et Dieudonné n'a pas fini de nous "emmerder", parce qu'il a annoncé la couleur avec son nouveau spectacle, la question tournera autour de "jusqu'ou, vous, juges, censeurs, permettez-vous que je ne rie pas de moi-meme, noir?" C'est la jurisprudence des nains, de 1995, qui va etre plus ou moins tirée dans tous les sens, et mettre en valeur le caractère "subjectif" selon Dieudonné, donc parti pris, de la justice.
Alors qu'en fait c'est "l'intéret intellectuel" du droit administratif d'etre du domaine de la casuistique et essentiellement jurisprudentiel.
Mais l'atmosphère laicarde melée de paranoia ne favorise pas la paix des ames et ce que souhaitais Mgr Vingt-Trois, à savoir la réflexion.
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Écrit par : christophe b / | 13/01/2014

@ christophe b. :

> Je sais que c'est un type très bien, je vous le répète.
A part ça, je ne vois pas ce que l'atmophère laïcarde vient faire ici. Je vais vous coller un peu de paranoïa dans quelques minutes, parce que d'autres que vous sur ce fil…
Pour le reste, je vous sais volontiers énigmatique. Pour Stirn, je vous demanderai de le rester. Clôturons là dessus.
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Écrit par : Haglund | 13/01/2014

SITUATION

> Vous voulez dire que si la question du voile avait été réglé par un unique législateur musulman, vous n'auriez pas tiqué ?
Je ne me prononce absolument pas sur Stirn dont je ne sais rien. Je constate seulement que cette situation caricaturale sert les idées de Dieudonné.
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Écrit par : Tar Mineldur / | 13/01/2014

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